« Disparais un instant, fais place au paysage,
Le jardin sera beau comme avant le déluge,
Sans hommes, le cactus redevient végétal,
Et tu n’as rien à voir aux racines qui cherchent
Ce qui t’échappera, même les yeux fermés.
Laisse l’herbe pousser en dehors de ton songe
Et puis tu reviendras voir ce qui s’est passé »

                          Jules Supervielle- Les amis inconnus

Alors que les créations semblent devoir s’aligner de plus en plus sur des thématiques attendues, que le langage se réduit à la simple communication, cette pression, loin de nous enfermer, nous pousse à chercher autrement.

Nous travaillons à ouvrir des espaces vides, où peuvent à nouveau circuler la parole, le souffle, les corps. Des espaces à remplir d’imaginaires partagés.

Notre désir est de faire un théâtre qui dit, qui relie : rencontrer une langue, l’univers d’un poète, et croiser les regards d’artistes venus de disciplines différentes autour d’un même élan d’exploration.

Nous aimons investir toutes sortes de lieux — salles, campagnes, forêts, chapelles, chemins, sous les arbres — et porter les textes là où ils n’ont pas encore résonné, ou là où on les a oubliés.

Nos formes se veulent légères et simples : la force des mots, nos corps, nos instruments. Avec, toujours, la confiance en un public plus curieux, audacieux et avide qu’on ne l’imagine.