Pour un herbier imaginaire

Entre-mêler le réel, l’imaginaire, le sensible et le théorique.

Nous partons d’une réflexion du botaniste Francis Hallée qui parle du « maléfice de l’Omniprésence » en évoquant les végétaux. Les végétaux sont partout, mais dans leurs extrêmes banalités, nous ne savons plus les voir. La finalité de l’intervention est de faire évoluer le regard que portent les élèves sur le monde végétal. Une plus grande attention portée au monde vivant nous semble être le préalable de toutes réflexions écologiques. Ce qui gouverne la création de cet herbier est l’émotion qu’il inspire, ce que ces plantes évoquent au quotidien. Il a aussi pour objectif de renouer avec les classifications populaires qui avaient pour caractéristiques d’être imagées et poétiques.

Notre intervention est structurée autour de trois objectifs :

1 / Pour une botanique quotidienne : découverte et sensibilisation à la flore spontanée poussant dans l’environnement immédiat du lieu de l’intervention.

Cet objectif reste possible même en milieu urbain.

2/ Découverte d’une sélection de textes d’écrivains, de poètes et de botanistes célébrant les végétaux. Cet objectif montre que l’on peut développer une connaissance sensible par rapport à un objet habituellement étudié de manière scientifique.

3/ Réalisation d’une planche, d’un herbier imaginaire avec un texte d’explication.

Ou, en fonction de l’intervention choisit (herbier ou sculpture) une sculpture végétale.

3 bis/ Réalisation d’une plante en volume (sculptures avec l’aide de fil de fer) en associant plusieurs végétaux afin de construire son propre végétal.

Ceci doit permettre à l’élève de dresser un portrait poétique de la plante choisie qui sera présenté devant le groupe.

Pour atteindre ces objectifs, l’intervention suivra la méthode suivante :

1/ Promenade / observation / collecte

Nous proposons un temps de promenade collective afin que chacun puisse cueillir, observer les plantes qui poussent spontanément dans l’environnement immédiat du lieu d’intervention.  Pour les établissements qui ne pourraient pas envisager un déplacement à l’extérieur, la Cie apportera de la matière végétale.

Ce temps de cueillette sera effectué avec un intervenant qui sera en mesure d’apporter un éclairage botanique sur la matière végétale collectée. Il s’agira de les nommer, d’observer l’endroit où il pousse, d’étudier leurs formes, et de chercher ce qu’ils nous évoquent.

2/ Lecture/ Réflexion

Les élèves prendront connaissance d’un corpus de textes d’auteurs (écrivain, botaniste, poètes) qui parlent des végétaux. Les textes ont été choisis selon une double logique :

– mise en avant de certaines capacités inattendues des végétaux (mobilités, sensibilités, défenses, reproduction…) leurs évocations poétiques. La sélection des textes est chaque fois adaptée à l’âge des élèves. Cette exploration aura pour but de débloquer l’imaginaire des enfants au sujet des végétaux. Ces lectures seront appuyées par des illustrations, notamment des planches botaniques. Cela permettra de réfléchir à comment articuler support texte/image.

3/ De la forme à l’histoire

Partant de la matière végétale collectée le matin, les enfants seront invités à inventer une espèce végétale imaginaire. Cette réalisation sera construite selon trois attendus :

-Une réalisation plastique : (3/collage sur une feuille d’une plante imaginaire en associant plusieurs parties d’un végétal afin de constituer un Herbier avec l’ensemble des réalisations des élèves) ou : (3bis/ réalisation d’une petite sculpture avec l’air de fil de fer en associant des parties de plusieurs végétaux afin de construire un végétal unique)

Un court texte inventé par l’élève reprenant la forme et le contenu d’une explication botanique (milieu, forme, reproduction…) ainsi qu’une présentation personnelle de la plante imaginaire devant tout le groupe sous la forme d’une petite histoire.